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Le décrochage scolaire vu par les élèves.

30 Avril 2015

Dans cet article vous retrouverez le contenu d’une conversation avec certains jeunes de l’école des devoirs qui parlent du décrochage scolaire. Y est abordé leur définition du dit décrochage, leur ressenti face à une telle situation, les solutions qu’ils envisagent pour éviter ces décrochages, ainsi que le ressenti qu’ils ont du regard de leurs parents sur leur parcours scolaire.

Bonjour à tous,

Aujourd’hui j’aimerais parler avec vous du décrochage scolaire, pour ce faire je vous propose de répondre à quelques questions. N’hésitez pas à compléter ces réponses par d’autres questions et à partager votre ressenti face à l’école, aux cours, à vos parents ainsi qu’à votre réussite scolaire.

Que pouvez-vous me dire sur le décrochage scolaire ? Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Adil : c’est quand on se fait influencer pendant le parcours scolaire. C’est quand on a des idées en tête différentes que celles des études. Cela dépend du lieu où on habite, de notre éducation ainsi que de nos fréquentations. Il existe des quartiers où l’accrochage scolaire est plus difficile. C’est déterminé par la classe sociale à laquelle on appartient. Ce n’est cependant pas toujours vrai car il y a des jeunes qui sont pauvres et qui réussissent bien à l’école. Il  y a aussi les parents qui ne savent pas payer la scolarité de leurs enfants, par exemple l’université qui n’est pas obligatoire. C’est donc souvent des enfants issus de milieu pauvre qui décrochent plus facilement ou s’orientent dans des filières professionnelles pour aider plus rapidement leurs parents en ramenant de l’argent à la maison.

Assem : C’est une personne qui pense que les études ne mènent à rien. Sans diplôme on est rien mais on ne s’en rend pas compte. C’est souvent trop tard qu’on en prend conscience et c’est toujours difficile de changer le passer.

Vous êtes-vous déjà retrouvés dans une telle situation ?

Adil : Aucun de nous deux ne s’est retrouvé dans cette situation mais on a vu beaucoup d’amis arrêter l’école ou encore se diriger vers les CEFA. Y a même des jeunes qui font exprès de rater leur année pour se retrouver en 3ème professionnelle.

Assem : Après ils sortent de leur 6ème professionnelle pour directement trouver un travail mais, un travail qui selon moi est pourri ainsi que le salaire. C’est souvent des jobs où on se salit les mains mais on doit bien payer notre loyer.

Adil : Parfois les jeunes se tournent vers l’illicite, l’argent facile, la drogue, en pensant que grâce à cela ils vont réussir leur vie. Ces jeunes n’ont pas toujours le choix car ils n’ont pas développé leur intelligence à l’école.  Ces jeunes cherchent par tous les moyens de l’argent, que ce soit légale ou pas.

Que pensent vos parents de votre parcours scolaire ?

Les parents sont toujours inquiets de notre situation scolaire.

C’est à nous de montrer notre motivation à nos parents pour éviter qu’ils ne stressent trop. Il y a certains parents qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui sont donc très engagés pour suivre la scolarité de leurs enfants. Parfois ces parents ne sont même pas nés ici, ce qui n’arrange rien au niveau de la langue. C’est souvent grâce à nous qu’ils sont confrontés au français.

Quelles sont les pistes que vous pourriez envisager pour éviter le décrochage scolaire ?

Assem : Si une personne est passionnée par une branche, par exemple la mécanique ou le théâtre, qu’il puisse se diriger le plutôt possible et qu’il se sente bien dans cette branche.

Adil : Car si vers 14, 15 ou 16 ans il ne sait pas encore quoi faire il sera orienté peu importe ses envies. Il ne se sentira donc pas bien et commencera ou continuera son décrochage scolaire.  Ce qu’on peut faire, c’est se soutenir entre-nous. Mais, souvent on influence mutuellement de manière négative.

Quels conseils donneriez-vous pour aider un de vos proches qui serait dans une situation de décrochage scolaire?

Parler, trouver des gens avec qui discuter de ça. Mais entre nous c’est difficile car on préfère penser à autre chose qu’à l’école.

Pensez-vous que l’école des devoirs joue un rôle dans votre réussite scolaire ? Si oui, lequel et sous quelles formes ?

Adil : Oui, heureusement qu’on a l’école des devoirs même si on n’aime pas toujours être là. On peut ainsi trouver du soutien dans les matières qui nous sont difficiles.

Merci à vous deux pour vos réponses. Je suis certain que cela éclairera les lanternes d’autres jeunes ou encore de parents qui pourront ainsi avoir connaissance de votre opinion et pourquoi pas, se faire la leur.

 

 Naïm Lfahem

 Assistant social.

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